COMBLER UN VIDE INTÉRIEUR EN MANGEANT …..
Combler un vide intérieur en mangeant
Certaines personnes mangent de façon compulsive pour combler un vide intérieur qu’elles ne comprennent pas. La nourriture devient ainsi la seule réponse à leur impuissance à le combler.
Toutes ces sensations de vide qui nous habitent ou nous entourent, ou dans lesquelles nous avons parfois l’impression de tomber comme dans un puits sans fond, sont le signe d’une absence de lien qui a pris ses racines dans l’enfance, dans la relation avec nos parents. Ce manque de lien et parfois même malheureusement l’absence totale de lien, va entraîner de graves perturbations dans notre construction affective et générer des difficultés relationnelles dans notre vie d’adulte.
En effet, lorsque le lien n’a pu se créer dans notre petite enfance, c’est-à-dire que nous n’avons pas pu être dans un vrai lien sécurisant et nourrissant avec notre mère et/ou notre père, nous allons nous construire avec ce vide. L’enfant va ressentir ce manque dû à un attachement insuffisamment sécure, et l’intérioriser en lui comme un grand vide affectif et relationnel qui le conduira à croire, une fois devenu adulte, que tout n’est que vide.
Malgré toutes ses tentatives pour combler ce vide, cet adulte ne réussira hélas jamais à se sentir plein. Chacun aura son stratagème inconscient pour ne pas, ou ne plus ressentir le vide qui l’habite. Il en va de sa survie.
Ainsi pour combler ce vide intériorisé, certains deviendront boulimiques, d’autres fumeront ou auront recours à l’alcool ou aux drogues et s’enfermeront dans des comportements addictifs.
D’autres vivront des relations néfastes ou insatisfaisantes, qu’ils maintiennent afin de ne pas être confrontés au vide, au néant.
N’ayant pas été suffisamment reliés dans leur prime enfance, ils restent dépendants de ces relations. Le manque d’attachement dans l’enfance implique une difficulté à se détacher dans nos relations d’adultes, à trouver notre propre autonomie.
Bien évidemment toutes ces tentatives inconscientes sont vaines. Le vide sera toujours là quoi que l’on fasse pour lui échapper. Il sera toujours là tant que nous ne lui ferons pas face, tant que nous ne l’aurons pas expérimenter dans toutes ses dimensions.
Bien entendu il y a des quantités de raisons qui font qu’un enfant n’a pas eu les liens rassurants dont il aurait eu besoin.
Dans les premières années de leur existence, certains enfants doivent faire face à des incidents familiaux comme la dépression d’un parent, la séparation, la confusion, la maladie physique ou mentale des parents. D’autres subissent de lourds traumatismes comme l’abandon, la folie familiale, le suicide d’un parent, la maltraitance, l’inceste. Dans tous les cas, cela va laisser de grandes plaies qui vont engendrer une première réaction de rejet des parents et souvent l’impossibilité d’appartenir à sa famille puis, pour les adultes que nous sommes devenus, une grande difficulté à se sentir en lien avec les autres. Ces adultes se vivent isolés, séparés, fragmentés.
Ces problèmes ont souvent commencé plus tôt, dès la naissance si l’enfant n’a pu rencontrer le regard accueillant et chaleureux de sa mère ou d’une personne profondément touchée par sa venue.
Spontanément le bébé cherche le regard de l’autre qui le confirme dans son existence. Il a besoin de sentir dans ce regard bienveillant, mais aussi dans le corps de sa mère, au travers du contact physique avec elle, qu’elle est en lien avec lui et qu’il peut à la fois se nourrir de ce lien et s’y rattacher.
Si l’enfant ne peut pas sentir ce lien profond qui l’unit à sa mère et/ou son père dans les premiers jours de sa vie bien sûr, mais aussi tout au long de son développement affectif, il manquera l’attachement qui lui est indispensable. Cet attachement, que nous pouvons voir comme un besoin de base nécessaire, vital à l’enfant, lui apportera toute la sécurité dont il a besoin. Si cet attachement a été impossible dans l’enfance ou insécurisant, anxiogène, voire toxique, il sera extrêmement difficile, pour cet enfant, de s’attacher par la suite à quelqu’un d’autre.
Incapable de gérer une telle situation de détresse émotionnelle, l’enfant plongera dans un abîme de solitude et de vide souvent cause d’un profond désespoir.
Il sera confronté à une grande détresse psychique dont il intériorisera les manques comme étant du vide en lui. Par la suite, pour ne pas risquer de revivre une situation si douloureuse, et pour s’en protéger, il évitera tout attachement, vu comme dangereux parce que source de souffrance, et réfrènera le mouvement naturel qui le pousse à aller vers l’Autre et à être en relation avec les autres.
C’est ce que nous appelons une rupture de l’élan vital ou un mouvement interrompu.
En guérissant les blessures de notre enfant intérieur, nous parvenons à combler le vide en nous, autrement que par la nourriture.
Faire face à son passé, avec tout ce qu’il apporte d’incertitudes, d’angoisse, de peurs… est une étape importante pour comprendre d’où nous vient ce besoin de manger compulsivement pour calmer des émotions.
Notre enfant intérieur est le témoin privilégié de notre passé et il sait ce qui a déclenché en nous ces peurs irrationnelles qui nous poussent à manger.
En rassurant, cajolant… notre enfant intérieur, on peut parvenir à calmer ces angoisses qui nous poussent à manger.
Donner de l’amour, de l’attention, de l’affection à son enfant intérieur est une façon de « réparer » tous les manques que nous aurons pu supporter toute notre vie.
Comment le fait d’être en colère, frustré ou triste peut nous faire grossir ? Ces émotions ne nous nourrissent pas et n’apportent pas de calories. Non, évidemment, elles ne nous font pas prendre du poids directement. Mais elles nous poussent à manger alors que nous n’avons pas faim et donc à grignoter de façon plus ou moins consciente. Elles nous font occulter la sensation de faim et la raison qui nous empêcherait de manger.
La solution : traiter les problèmes qui causent tant d’émotions négatives en amont. Remonter à l’origine de ce qui provoque au final ce comportement face à la nourriture. Et résoudre les problèmes au tout début.
Faire appel aux souvenirs, grâce à différentes techniques ; écouter ses rêves, retrouver des objets de son enfance pour nous aider à nous remémorer certaines choses. Observer ses parents pour voir comment ils se conduisent avec nos propres enfants. Et écouter ses enfants, car souvent, ils ont l’intuition de l’enfant que l’on était, et mettent en scène des choses que l’on a vécu.
Puis, lorsqu’on parvient, avec le temps et la patience à rencontrer son enfant intérieur, laissez-le vous guider pour comprendre d’où vous viennent ces émotions négatives qui vous submergent et vous poussent à manger pour les calmer.
Il est toujours plus facile de manger pour étouffer sa colère que de hurler sur le 1er venu pour des raisons que l’on ne maîtrise pas. »
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