Les troubles de l’estime de soi
La question de l’estime de soi
Dans le langage courant, on définit l’estime de soi comme la valeur que chaque individu s’accorde à lui-même ou comme l’image plus ou moins positive ou négative qu’il a de lui-même. Elle serait une composante essentielle de notre personnalité, influencerait notre capacité à passer à l’action, notre bien être affectif, la qualité des relations que nous entretenons avec autrui…
De nombreux auteurs ont parlé de l’estime de soi, très souvent dans le manque ou l’absence d’estime de soi. La rédaction de cet article s’est donc basée sur diverses lectures dont principalement les livres de Christophe André, mais aussi ceux de Larua Zanella, Germain DUCLOS, Jocelyne STRIEBIG et et bien d’autres encore avec aussi la consultation du site du coach Thierry Le Scoul (site http://coaching-performance.co
En conséquence, chers lecteurs, les schémas que vous pourrez trouver dans cet article existent sur bien d’autres sites et articles car la question de l’estime de soi est un concept qui a été vulgarisé, développé, détaillé dans de nombreux domaines : la psychothérapie, le développement personnel, le coaching, la psycho-pédagogie…
Germain DUCLOS ( cf. https://livre.fnac.com/a3203369/Germain-Duclos-L-estime-de-soi) définit l’estime de soi comme la conscience de sa valeur personnelle que chacun s’attribue dans différents domaines. Il définit 4 composantes de l’estime de soi :
- le sentiment de sécurité et le climat de confiance,
- la connaissance de soi,
- le sentiment d’appartenance à un groupe
- le sentiment de réussite et de compétences.
L’estime de soi peut ainsi se définir comme une évaluation globale de soi.
L’estime de soi se construit tout au long de la vie, c’est-à-dire qu’elle se développe progressivement pendant l’enfance, puis continue d’évoluer dans les âges les plus avancés. Être bien dans sa peau, c’est être fier de soi, de ses compétences, de ses réalisations, et aussi de son potentiel, de ses capacités :
- pouvoir apprendre,
- pourvoir comprendre,
- être en capacité de progresser,
- pouvoir aimer et l’être en retour,
- Eprouver des émotions d’ordre supérieur (justice, bonté, esthétique…), apprécier vos talents et vos choix.
Nombreuses, sont les personnes qui disent qu’elles ne s’aiment pas, qu’elles n’ont pas confiance en elles … Sentiment interne, diffus, que les autres ont plus de valeur que soi-même … Croyance que c’est toujours l’autre qui a raison et que sa propre pensée, sa propre réflexion n’ont pas lieu d’être, n’ont pas de place d’où retrait, censure de soi, isolement, dévalorisation…
Une faible estime de soi peut entraîner un mal-être et des difficultés dans les relations avec les autres personnes. Elle est également un facteur de risque pour le développement de certains troubles psychologiques. Les personnes qui ont une faible estime d’elles-mêmes ne se trouvent jamais assez bien, jamais à la hauteur et en souffrent terriblement.
Cet article a pour objectif de déterminer comment l’estime de soi s’origine au sein de l’individu. Pourquoi semble-t-il être si difficile de s’aimer, de s’apprécier, de penser avoir de la valeur ?
Une faible estime de soi peut, ainsi, engendrer un mal-être et des difficultés dans les relations, d’abord avec soi-même et aussi avec les autres personnes. Elle est constitue un facteur important de risque pour le développement de troubles psychologiques car lorsqu’on souffre d’estime de soi, on ne se trouve jamais assez bien, jamais à la hauteur d’où des souffrances et un comportement de retrait sur le plan social.
L’estime de soi est un besoin d’ordre supérieur, tout comme s’épanouir, s’actualiser. Selon Abraham Maslow (1), pour qu’un tel besoin se manifeste, il faut que les besoins d’ordre inférieur soient comblés. Par exemple, si les besoins physiologiques ne sont pas satisfaits, de même que les besoins de sécurité et les besoins d’amour, le besoin d’estime de soi n’émergera même plus. De même, le besoin d’actualisation, de réalisation de son potentiel et d’accomplissement de soi sera inaccessible si le besoin d’estime de soi n’est pas satisfait. Maslow définit le besoin d’estime de soi comme le besoin de réussir ce qu’on entreprend, d’être compétent, de se respecter et d’être respecté.
Comme je l’ai déjà indiqué, la question de l’estime de soi est au coeur des ouvrages de Christophe ANDRE, psychiatre, psychothérapeute et consultant en entreprise. Il est l’auteur, avec François Lelord, du livre « Imparfaits, libres et heureux: Pratiques de l’estime de soi «
(https://www.amazon.fr/Imparfaits-libres-heureux-Pratiques-lestime/dp/2738122299/ref=as_li_ss_tl?ie=UTF8&psc=1&th=1&linkCode=sl1&tag=5livres-21&linkId=76f561e82efa6b8c660d2c3dd41fee38&language=fr_FR)
Dans ce livre, Christophe André montre le chemin de comment être enfin soi-même, pour ne plus se soucier de l’effet que l’on donne à l’autre :
- Agir sans craindre ni l’échec ni le jugement.
- Ne plus trembler à l’idée du rejet.
- Trouver tranquillement sa place au milieu des autres.
L’estime de soi permet, ainsi, de :
- se sentir moins dépendant d’autrui pour s’engager dans son chemin de vie avec plus de confiance.
- d’acquérir une plus grande résistance aux échecs
- de développer une vision plus claire de son « moi-profond », de ses aspirations profondes, de ses désirs les plus itimes pour pouvoir les dévoiler, les vivre pleinement.
LA QUESTION D’ETRE UNE BONNE MERE POUR SOI-MEME
Les dictionnaires de psychologie rapprochent l’estime de soi à l’amour de soi et ce, par un ensemble de postures et d’attitudes :
- se reconnaître une certaine valeur,
- prendre soin de soi en se ménageant,
- protéger son intime,
- préserver sa santé à la fois physique et psychique,
- reconnaitre ses désirs, ses beoins,
En vérité, il s’agit souvent d’être une « bonne mère » pour soi-même. L’estime de soi représente la manière dont on se traite et dont on se perçoit. Elle fonctionne dans tous les domaines de la vie, professionnelle comme personnelle. Elle constitue surtout un facteur de résilience : elle se déclenche lorsque vous êtes en situation d’échec ou face à une difficulté. L’estime de soi ne protège en aucun cas de l’adversité, elle permet simplement de mieux l’affronter.
Ainsi, la nécessité de s’aimer suffisamment soi-même pour réussir dans l’existence a depuis longtemps été pointée par Freud. Il l’a nommée le « narcissisme ». Ce mot a actuellement bien mauvaise presse car confondu à tort avec « égocentrisme ». Une idée fausse à réviser d’urgence. Sans un narcissisme bien assuré, l’individu tend à se considérer comme une nullité vivante. S’aimer revient à accepter ses défauts, ses échecs sans en trembler de honte. Celui qui s’aime correctement est une « bonne mère » pour lui-même : indulgent, il continue de s’apprécier même en cas de situation défavorable pour l’ego (rupture amoureuse, licenciement, blâme, etc.).
L’amour de soi se construit dans l’enfance. Souvent sur de petits riens : une mère qui sait sourire à son enfant quand il sollicite son regard, par exemple. Dès l’âge de 2 ou 3 ans, l’enfant s’interroge sur son apparence physique, son pouvoir de plaire. Et beaucoup dépendra des réponses apportées par l’entourage proche. Généralement, les personnes dotées d’un solide amour de soi ont bénéficié d’un amour parental inconditionnel : les parents n’ont pas dosé leur affection en fonction des résultats scolaires, de l’aptitude du petit à dire « bonjour à la dame », à être « sage comme une image », etc. Surtout, ils se sont abstenus de le comparer en permanence à sa sœur aînée ou à son petit cousin.
L’impression de n’avoir pas été un enfant assez aimable génère un sentiment de culpabilité chronique qui se manifeste par des comportements autodestructeurs à valeur de punitions. « Quand je rencontre un homme, j’ai toujours l’impression qu’il a des arrière-pensées, qu’il me considère comme un passe-temps sexuel ou lorgne sur mes économies, déclare Julia, 32 ans. C’est plus fort que moi. Je n’arrive pas à me laisser aller, je pique des crises de jalousie si un rendez-vous est décommandé. En fait, je n’y crois jamais. Résultat : d’une certaine manière, je m’arrange pour détruire toutes mes relations. »
Une vision positive de soi-même
L’estime de soi est connue pour être la capacité que nous avons à nous apprécier, nous aimer et nous respecter. C’est le degré de satisfaction que nous avons de nous-même, c’est aussi l’image que nous réussissons à avoir de notre personne. Plus cette image est positive plus notre estime de soi sera meilleure.
La vision que nous construisons de nous-mêmes n’a pas de lien évidemment avec le reflet de soi-même dans son miroir !
Le lecteur que vous êtes l’aura compris : nous nous voyons avec un prisme : celui de nos croyances, de nos convictions intimes, de nos représentations du monde, de nos interprétations et de nos préjugés. A l’inverse, avoir une vision positive de soi-même donne la possibilité de faire face aux épreuves de la vie pour en faire des expériences qui créent des apprentissages.
Un enfant à qui l’on demande trop – être aussi raisonnable qu’un adulte, le premier en classe, le meilleur en foot – aura sans cesse l’impression de ne pas être à la hauteur. Pour une grande part, nos principaux objectifs de vie – affectifs, professionnels, matériels, etc. – reflètent les attentes passées de nos parents à notre égard. Mais leur attitude est loin d’être seule responsable. Nous devons aussi compter avec notre interprétation des espoirs qu’ils ont placés en nous. Or celle-ci nous incite fréquemment à imaginer qu’ils nous auraient voulu différents ou meilleurs, et nous transforment en perfectionnistes insatisfaits de nos performances et de nos succès.
Rappelons-nous que l’estime de soit est l’attitude intérieure qui consiste à se dire qu’on a de la valeur, qu’on est unique et important. C’est s’apprécier et s’accepter comme on est.
Certains patients énoncent fréquemment » je ne peux pas me regarder, car je n’aime pas ce que je vois de moi… » Ainsi, si l’amour de soi se manifeste dans les actes que nous posons, il est d’abord une affaire de vécu intérieur, de ressenti personnel. Je peux m’estimer intellectuellement, avoir confiance en moi, tout en supportant difficilement mon apparence physique.
Comme vous avez pu le constater, cher lecteur, lestime de soi est constitué de 4 éléments essentiels :
- – Préalable : sentiment de sécurité
- – Amour de soi, connaissance de soi : valeur absolue
- – Vision de soi, Moi idéal : valeur potentielle
- – Confiance en soi, sentiment de compétence : valeur
relative
Si l’amour et l’image de soi sont plus ou moins flous, la confiance en soi, en revanche, s’observe mieux. Notre éducation et nos premières expériences scolaires influencent largement notre foi en nous-mêmes. Dès la maternelle, l’échec a été désigné comme synonyme de catastrophe, nous en viendrons automatiquement à éviter les situations susceptibles de le provoquer. La meilleure façon est de ne rien tenter et de suivre les autres. La confiance en soi n’est pourtant pas seulement affaire d’apprentissage : elle se transmet également des parents à l’enfant, via l’inconscient. Par exemple, si un homme n’a pas confiance en son fils ou s’il s’angoisse trop pour lui, il n’est pas rare que ce dernier, par amour pour son père, devienne un être inhibé et timoré. Mais il n’est pas exceptionnel non plus que, par défi, l’enfant se lance dans les entreprises les plus téméraires.
A l’inverse, quand les parents valorisent leur enfant intellectuellement et professionnellement, mais ne lui donnent pas toute la tendresse dont il a besoin, il acquiert une assez bonne image de lui et pas mal de confiance. Mais souffre d’une carence en amour de soi.
L’estime de soi n’est donc pas une valeur constante : elle demeure sujette à des fluctuations et des changements. Lorsque nous agissons en accord avec nos valeurs, elle augmente. Elle diminue chaque fois que nos actes entrent en conflit avec elles. L’estime de soi peut donc passer par des variations plus ou moins importantes, car son niveau dépend également de l’attachement plus ou moins grand à ces valeurs.Pour perdurer, l’estime de soi se nourrit du sentiment d’être aimé et de celui d’avoir de la valeur aux yeux des autres. On ne s’estime pas une fois pour toutes. Comme tous les sentiments, celui-ci a besoin d’être alimenté. Les rencontres amoureuses et les promotions professionnelles y contribuent.
Pour surmonter le creux de la vague, Christophe André et François Lelord n’ont qu’un conseil à donner : : faire preuve de lucidité et d’objectivité.
En conclusion, il est utile de se réconcilie avec soi-même, de réapprendre à s’apprécier au lieu de se déprécier sans arrêt. Les remèdes pour obtenir ces résultations passent par :
- Accepter les compliments d’autrui par un simple « merci » au lieu de répondre à un « félicitations, tes résultats sont bons » par un « bof, je trouve qu’ils auraient pu être bien meilleurs ».
- Accepter d’avoir nos propres besoins et d’éprouver nos émotions sans qu’elles soient forcément calquées sur les besoins et émotions de l’autre. Accepter la différence.
- Apprendre l’asservité (= savoir dire non, savoir s’affirmer) afin de défendre ses droits tout en respectant ceux d’autrui même s’ils ne sont pas identiques aux nôtres.
- Savoir dire non lorsque nous ne sommes pas d’accord et ne pas forcément dire oui, juste pour ne pas entrer dans le conflit.
- Accepter de ne pas être parfaits et se dire que personne ne l’est.
- S’il existe véritablement des manques, notamment au niveau des compétences intellectuelles, renforcer sa confiance en soi
- Enfin, pouvoir se faire aider et être accompagné afin de poser des mots sur ce qui fait souffrir soit par un psychothérapeute, un psychologue, un coach…
Fort d’estime de vous-même, vous serez ainsi capable de :
- faire des choix;
- être à l’aise avec les autres;
- exprimer vos besoins, vos sentiments, vos idées et vos préférences sans vous dénigrer, sans vous dévaloriser par rapport à autrui ;
- oser prendre des risques et se donner le droit à l’erreur;
- se faire confiance et faire confiance aux autres;
- se faire respecter.
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