112017Mai

LA RELATION MATERNELLE PEUT-ELLE ETRE TOXIQUE ?


LA RELATION MATERNELLE PEUT-ELLE ETRE TOXIQUE ? 

Que ce soit en excès ou en défaut, la présence affective de la mère peut être délétère pour le développement psychique, affectif, émotionnel et social de son enfant.

Durant les premiers mois de vie, l’enfant est en parfaite symbiose avec sa maman. Leur relation est fusionnelle.

Afin que l’enfant puisse se détacher de sa mère et s’ouvrir aux autres, la présence active d’un tiers (souvent le père) est nécessaire.
En cas d’absence de ce tiers, la relation entre la mère et son enfant reste sur le mode fusionnel. La mère devient donc possessive. Certaines pathologies peuvent aussi s’installer. Face à l’extrême possessivité maternelle, l’enfant ne peut développer sa propre identité. L’enfant grandit et n’existe qu’en tant que prolongation de sa mère.
Dans cette relation, la mère recherche un miroir lui renvoyant sa propre image. Sa fille lui sert donc d’objet de valorisation. Combien de mères vivent par procuration ce qu’elles n’ont pu exercer elles-mêmes, à travers leur fille ?

Afin de sortir de cette relation, la fille va devoir se construire hors du champ étouffant de sa mère.
La jalousie positive va aider la fille dans sa construction en la poussant à rechercher des modèles différents de sa mère mais dans lesquels elle peut admirer des qualités. Cette ouverture, cette recherche d’autres modèles va permettre de sortir d’une relation trop fusionnelle.
En ce qui concerne la mère, il s’agit non pas de rechercher dans l’autre (sa fille ou autre personne) le miroir qui renverra la bonne image de soi, rassurante et gratifiante, mais de rechercher la différence enrichissante.
Il s’agit de comprendre que chaque être est unique, et que justement la richesse, c’est l’échange, entre des personnes différentes, et non le renforcement de soi-même par un «clone», une fille identique et remplissant les désirs, fantasmes et autres attentes jamais atteints. La jalousie ouvre le chemin de l’altérité dans sa forme positive et nie l’altérité dans sa forme négative.

Autre situation toxique : quand la mère est incapable d’aimer son enfant. Cela survient souvent, suite à une carence affective importante. Ces mères n’ont généralement pas été maternées quand elles étaient enfant et ne savent donc pas comment faire. Le seul modèle qu’elles peuvent reproduire c’est le rejet de leur enfant. Souvent, ces mères ont l’impression que leur enfant leur enlève leur liberté, qu’il les étouffe par leur demande incessante de soins et d’affection.

Ces 2 types de relations sont néfastes et il s’agit de s’en défaire afin de se construire.
C’est d’ailleurs généralement à l’adolescence que cela se produit.
Il est inutile de vouloir demander à quelqu’un ce qu’il ne peut donner. En cas de carence majeure les enfants peuvent se tourner vers d’autres sources d’affection. Et si la mère est trop fusionnelle, il peut se produire une séparation brutale, pour que l’enfant puisse exister par lui-même.

Dans l’avenir, l’histoire se répétera-t-elle pour ces filles qui ont eu des mères trop narcissiques ou au contraire trop distantes, lorsqu’elles deviendront mère ? Vont-elles reproduire le seul schéma qu’elles connaissent ?

Ces relations avec leur mère leur ont servi de « structures », et les ont conditionnées notamment dans certaines de leurs comportements et dans leur façon d’appréhender la vie. Par exemple, une fille qui n’a jamais reçu d’affection de la part de sa mère pensera le plus souvent qu’elle ne vaut pas la peine d’être aimée. En tout cas, il faut savoir que ces filles devenues mères ne reproduisent pas forcément cette relation, suivant leur parcours de vie, leurs rencontres, leurs soutiens, les liens tissés avec d’autres personnes qui les auront réconciliées avec elles-mêmes.
C’est aussi souvent grâce à une « reconstruction », un travail psychique sur elles-mêmes que ces filles réussissent à se libérer de cette mère trop présente ou trop absente.

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