142016Sep

La tristesse et l’absence

La tristesse et l’absence

Publié dans « comprendre les émotions » cf. S. PASCUAL

Nous éprouvons de la tristesse quand nous sommes privés de quelque chose ou quelqu’un qui a de l’importance à nos yeux. Quelle qu’en soit l’origine, perte, séparation, non obtention, changement difficile, l’ampleur de la tristesse dépend directement de la valeur que nous accordons à son objet. Notre sensibilité à l’absence est révélatrice du déficit affectif qui la suscite. Car c’est bien du lien (et donc du manque) affectif dont il s’agit ici. La tristesse est en fait un  instrument de mesure intégré de nos besoins et manques affectifs.
Elle peut d’ailleurs intervenir de façon plus ou moins directe et parfois sans lien apparent avec la situation.

Érigée en art de vivre par les amateurs de spleen, méprisée comme une faiblesse intolérable par d’autres, la tristesse est comme toute les émotions: mal connue, mal perçue, et elle est le signal d’un besoin non ou mal comblé: ici le besoin de nourriture affective.


Auto coaching: s’autoriser la tristesse

La tristesse est une émotion simple à comprendre, et plus compliquée à admettre et à traiter. En effet, c’est l’une des émotions que nous cachons ou nions le plus volontiers, par pudeur ou par peur du jugement.
Commençons par accepter qu’il est légitime d’être triste quand nous sommes privés de quelque chose ou quelqu’un qui a beaucoup de valeur à nos yeux.
Faisons preuve de compassion envers nous-même, comme nous le ferions envers une personne qui vivrai la même expérience, et du coup, parlons-nous avec bienveillance, comme on voudrait qu’on nous parle.
Ceux qui, par peur de montrer leur vulnérabilité, préfèrent étouffer leur tristesse risquent de tomber dans la colère à la place. De plus, une tristesse non acceptée face peut mener à une peur chronique de se retrouver dans une situation similaire qui débouche ensuite sur un évitement pur et simple. Ainsi après une séparation, certaines personnes ont tellement peur de souffrir à nouveau qu’elles ne parviennent plus à s’engager.

S’autoriser la tristesse

Laisser libre cours à des larmes réparatrices peut être bénéfique: on se sent mieux après un gros chagrin et il est plus facile alors de prendre du recul face à la situation.
Apparemment, on pleure le plus souvent tout seul dans son coin, pour les raisons énoncées un peu plus haut. Et pourtant, pleurer est la réaction émotionnelle qui déclenche le plus facilement l’empathie et la bienveillance. Les larmes permettent de recevoir de l’affection de l’extérieur et hop! On a commencé à combler le manque affectif.

De même, en parler peut faire du bien, permettre de mettre un peu d’ordre dans ses idées etc.

A ceux d’entre nous qui sont facilement mal à l’aise face aux larmes ou a la tristesse des autres, mais aussi à tous ceux qui se retrouvent face à la tristesse de quelqu’un, il suffit de l’accueillir, parfois physiquement -à bras ouverts, quoi- et d’écouter sans jugement ni conseil (déjà qu’ils sont à éviter en temps normal, mais alors là, c’est vraiment pas le moment!).
Abattement, découragement, morosité, mélancolie, chagrin etc. la tristesse peut prendre de multiples formes selon la personnalité, les circonstances et l’environnement.
  • Comment votre tristesse s’exprime-t-elle?
  • Comment allez-vous vous y prendre pour vous laisser aller à votre tristesse, quand une perte, absence ou privation la déclenche?
  • Quelle expression de la tristesse fonctionne le meux, pour vous?
  • Combler le manque affectif par l’action significative
Quelque soit l’objet de la privation, il est parfois impossible d’agir sur son absence. Ainsi on ne peut remplacer une personne perdue et il serait sans doute malvenu de tenter de le faire. On peut en revanche combler une partie du besoin affectif qui en résulte de bien des manières: par la présence de personnes qui nous sont chères, par des activités ou des projets significatifs dans lesquels nous nous sentons impliqués, importants, utiles etc.
  • Quelles nourritures affectives vous sont importantes, utiles, agréables?
  • Comment pouvez-vous en mettre davantage dans votre quotidien, pendant cette période difficile?
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Travail de deuil

Selon l’ampleur de la perte perçue, il peut aussi être utile de faire un véritable travail de deuil. Rappelons qu’il n’y a pas d’échelle objective de la souffrance, le degré de tristesse (comme pour toute autre émotion) est totalement subjectif. Si la fréquence, la durée et l’intensité de la tristesse sont excessives, elle pourrait être le signe d’un état dépressif et/ou nécessiter un accompagnement psychologique.

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