272024Sep
Trouver son identité en tant qu’enfant pansement

Trouver son identité en tant qu’enfant pansement

Très régulièrement, dans le cadre de ma pratique professionnelle de psychologue, je suis sollicitée par des personnes énonçant leurs souffrances dans leurs relations affectives aux autres, sources d’insécurité, d’anxiété, de dépendance affective, en lien avec le fait d’avoir été ce qu’on appelle communément « un enfant pansement ».  

La question des liens d’attachement, des blessures subies dans l’enfance, de l’autosabotage à l’âge adulte qui en découle, de l’estime et confiance en soi est centrale dans ces demandes d’accompagnement. Il est souvent mis en évidence des souffrances émotionnelles fortes créant des dommages conséquents sur la santé psychique et physique (autosabotage, somatisations) avec des impacts dans leurs relations personnelles, amoureuses, familiales, professionnelles et amicales.

J’ai déjà écrit plusieurs articles liés aux liens d’attachement, à la confiance en soi, à l’estime de soi. Vous pourrez les retrouverez, chers lecteurs, sur ce site.

Mon propos, aujourd’hui, est de davantage faire le point sur les blessures de l’enfant que nous avons pu, chacun et chacune, expérimenter (le rejet, l’abandon, l’humiliation, la trahison) en lien, parfois, à des relations toxiques instillées par les figures parentales, entrainant :

  • De l’autosabotage,
  • Des liens d’attachement empreints de dépendance ou de défiance,
  • Des comportements, néfastes dans le lien/la relation à l’autre

Il s’agira aussi d’en repérer les causes, d’en cerner les conséquences, de faire émerger des conseils, des solutions pour vous amener à mieux rebondir et vivre plus sereinement votre chemin de vie.

C’est une évidence de la dire mais il est important de se rappeler que nous avons, tous, été des petits enfants avant de nous construire, de grandir et de devenir les adultes que nous sommes aujourd’hui. C’est assurément le contexte et l’environnement familiaux dans lesquels nous avons vécu et aussi l’enfance que nous avons eue qui influencent et conditionnent la construction de notre vie d’adulte. Les difficultés, les problèmes (pouvant avoir été vécus comme des traumatismes) de notre petite enfance laissent des traces, des empreintes importantes sur notre façon d’affronter les épreuves de la vie.

Chacun est appelé à garder en tête que l’ensemble de nos relations affectives s’est édifié à partir de nos premières relations d’amour, la plupart du temps avec les figures parentales. Ainsi, ce premier lien affectif devient le modèle qui va conditionner, de manière significative, la façon d’être en relation d’abord à soi-même et aussi aux autres.

Nos émotions, nos ressentis, nos sentiments, nos blessures d’enfance et nos réactions nous amènent à revivre, inlassablement, de façon répétitive des relations insatisfaisantes et des comportements qui peuvent s’avérer destructeurs pour soi et aussi pour les autres.

Il est à noter que certaines de nos blessures peuvent être vécues lors de la grossesse de la maman (vie intra-utérine). D’autres blessures peuvent être transmises dans l’enfance, comme des héritages par nos parents (voir nos grands-parents – cf. le transgénérationnel) au travers de notre éducation. A ce titre, nous portons donc, tous, en nous des blessures d’enfance qui influencent, de façon souterraine- notre vie d’adulte.

Comprendre le concept d’enfant pansement

Le terme « enfant pansement » fait référence à un mécanisme de défense psychologique chez les enfants qui grandissent dans un environnement instable ou traumatisant.

Ces enfants adoptent souvent le rôle de « soigneur » au sein de leur famille, cherchant à apaiser les blessures émotionnelles des autres tout en négligeant les leurs. Cela peut se manifester par des comportements de surprotection envers les parents ou les frères et sœurs, mettant ainsi leurs propres besoins de côté. Il est essentiel de reconnaître cette dynamique.

Par exemple, Louise, une jeune fille de douze ans, se sentait responsable des crises émotionnelles de sa mère. Elle se mettait en retrait, cachant ses propres angoisses pour soutenir sa mère. Ainsi, Louise illustre comment un enfant pansement peut se sacrifier pour maintenir une certaine paix dans son environnement familial.

L’importance de trouver son identité

Trouver son identité est crucial pour chaque individu, mais cela revêt une importance particulière pour les enfants pansements. En se concentrant sur le bien-être des autres, ces enfants peuvent perdre de vue leurs propres besoins, désirs et aspirations. Cela peut entraîner un sentiment de perte d’identité et de confusion sur qui ils sont vraiment. Il est donc essentiel de :

  • Prendre du temps pour soi : Accordez-vous des moments de réflexion et d’introspection.
  • Explorer ses passions : Engager des activités qui vous intéressent pour mieux comprendre vos désirs.
  • Fixer des limites : Apprendre à dire non est vital pour préserver son bien-être.
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L’élaboration d’une identité saine débute par la reconnaissance de ses propres blessures émotionnelles et le développement d’un amour-propre solide. Comme pour Arthur, un adolescent qui a réalisé qu’il devait s’extérioriser et parler de son passé, chaque pas vers la découverte de soi est une victoire.

Établir une connexion authentique avec soi-même est un voyage qui permet de reconstruire une vie équilibrée, où l’on peut enfin s’épanouir individuellement. Cela ouvre également la voie à des relations plus saines avec les autres, ébranlant ainsi le cycle de la dépendance émotionnelle.

Les défis de l’enfant pansement

Les troubles émotionnels

Les enfants pansements font face à de nombreux défis, notamment en ce qui concerne les troubles émotionnels. Ce rôle de soigneur peut engendrer une immense pression sur leurs épaules déjà fragiles. Ils portent souvent des poids invisibles, ce qui peut mener à des troubles tels que l’anxiété, la dépression ou encore des crises de colère inexplicables.

Prenons l’exemple de Camille, une adolescente de quinze ans. Après avoir longtemps soutenu son père dépressif, Camille a commencé à ressentir une tristesse persistante et un sentiment d’inutilité. Elle ne comprenait pas pourquoi elle était si malheureuse, alors qu’elle faisait tout pour aider son père. Ce phénomène est fréquent chez les enfants pansements ; leurs propres émotions sont souvent étouffées sous les besoins de ceux qu’ils s’efforcent de guérir.

Pour faire face à ces troubles émotionnels, il est essentiel de :

  • Reconnaître ses émotions : Prendre le temps d’identifier et de valider ses propres sentiments.
  • Chercher du soutien : Consulter un thérapeute ou rejoindre des groupes de soutien peut offrir un espace sûr pour partager.
  • Pratiquer la pleine conscience : Des techniques comme la méditation ou le yoga peuvent aider à mieux gérer les émotions.
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Les difficultés relationnelles

En parallèle des troubles émotionnels, les enfants pansements rencontrent également des difficultés relationnelles. Leur tendance à négliger leurs propres besoins les empêche souvent de développer des relations équilibrées et saines. Ils peuvent avoir du mal à établir des limites avec les autres, craignant de blesser des gens qu’ils aiment.

Par exemple, Julien, un jeune homme de vingt ans, avait du mal à maintenir des amitiés. À chaque fois qu’il se faisait des amis, il finissait par abandonner ses propres intérêts pour plaire aux autres. Son besoin de soutien l’entraînait dans des relations déséquilibrées, où il se sentait souvent exploité. Pour améliorer leurs relations, les enfants pansements devraient :

  • Apprendre à communiquer : Exprimer clairement leurs sentiments et besoins est une étape fondamentale.
  • Établir des limites saines : Apprendre à dire non et à prioriser leur bien-être.
  • S’engager dans des interactions équilibrées : Se concentrer sur la construction de relations basées sur le respect mutuel.

En traitant ces défis émotionnels et relationnels, les enfants pansements peuvent commencer à se libérer des chaînes qui les retiennent et à se tourner vers une vie plus épanouissante.

L’exploration de soi

Identifier ses propres besoins

L’exploration de soi est une étape essentielle pour les enfants pansements, surtout lorsqu’ils commencent à comprendre qu’il est tout aussi important de prendre soin d’eux-mêmes que des autres. Identifier ses propres besoins peut sembler difficile, surtout après des années à répondre aux attentes des autres. Cependant, c’est un processus libérateur qui permet de retrouver son équilibre.

Prenons l’exemple de Maxime, un jeune homme de dix-neuf ans. Après avoir toujours été le « papa » de sa fratrie, il a enfin décidé de faire un travail introspectif. En prenant un peu de temps chaque jour pour réfléchir à ses préférences, il a commencé à noter ce qui le rendait heureux :

  • Se concentrer sur ses loisirs (comme la peinture et le football)
  • Passer du temps avec des amis qui le soutiennent
  • Reconnaître quand il a besoin de solitude pour se ressourcer

Cela l’a aidé à réaliser que lui aussi mérite de prendre du temps pour ses passions, sans culpabilité. Se poser des questions, comme « Qu’est-ce qui me rend heureux ? » ou « Quels sont mes rêves ? » est une excellente manière d’accéder à ses propres besoins.

Se reconnecter avec ses émotions

Une fois que les besoins sont identifiés, la prochaine étape consiste à se reconnecter avec ses émotions. Pour cela, il est crucial d’accueillir toutes les émotions, même les plus inconfortables. Ignorer ou réprimer ces émotions n’est pas une solution durable ; au contraire, cela peut mener à des crises émotionnelles plus tard.  

Sophie, une adolescente de seize ans, a décidé de tenir un journal émotionnel. Chaque soir, elle notait ses sentiments de la journée, qu’ils soient positifs ou négatifs. Cette pratique l’a aidée à :

  • Reconnaître des patterns émotionnels : Par exemple, elle a remarqué qu’elle se sentait souvent anxieuse avant les examens.
  • Exprimer sa colère de manière constructive : Au lieu de réagir de façon impulsive, elle prenait le temps de réfléchir à sa colère et à ses désirs sous-jacents.
  • Célébrer ses joies : Écrire sur ses réussites, même petites, construisait sa confiance en soi.

Récupérer un lien authentique avec ses émotions permet aux enfants pansements d’atteindre une meilleure compréhension d’eux-mêmes, facilitant ainsi leur chemin vers la guérison et l’acceptation. En prenant ces deux étapes à cœur, ils peuvent commencer à se libérer des fardeaux émotionnels qu’ils portent, leur ouvrant ainsi la voie vers une vie plus épanouie.

Accepter son histoire personnelle

Faire face au passé

Accepter son histoire personnelle est une étape incontournable dans le processus de guérison pour les enfants pansements. Faire face au passé n’est pas toujours facile, mais c’est crucial pour avancer. Souvent, ces enfants ont vécu des événements difficiles ou traumatisants qu’ils choisissent d’ignorer ou de minimiser. Cependant, il est essentiel de reconnaître et de valider ces expériences pour pouvoir en sortir transformé.

C’est l’exemple de Clara, une jeune femme de vingt ans qui a surmonté des abus émotionnels dans son enfance. En décidant de consulter un thérapeute, elle a commencé à revisiter son passé et à exprimer ses ressentis.

Cela lui a permis de :

  • Reconnaître les émotions refoulées : Elle a compris que sa tristesse et sa colère étaient des réactions légitimes à son vécu.
  • Élaborer un récit de son histoire : En écrivant son histoire, Clara a pu reconstruire sa mémoire de manière plus objective.
  • Développer de l’empathie pour soi-même : Elle a appris à se traiter avec la douceur et la compassion qu’elle aurait souhaité recevoir autrefois.

Faire face à son passé est souvent le premier pas vers la guérison.

Trouver la paix intérieure

Une fois que l’on a commencé à accepter son passé, le chemin vers la paix intérieure devient plus accessible. Trouver cette paix est essentiel pour réduire le poids émotionnel que portent souvent les enfants pansements.

Cela leur permet de se libérer des chaînes de leur histoire et de vivre pleinement le présent.

Paul, un jeune homme de vingt-cinq ans, a trouvé la paix intérieure en intégrant diverses pratiques dans sa routine quotidienne :

  • La méditation : Chaque matin, il consacre quinze minutes à la méditation pour apaiser son esprit et se reconnecter avec lui-même.
  • L’art : En s’exprimant à travers la peinture, il a pu extérioriser ses émotions de manière créative, créant ainsi une catharsis bienvenue.
  • La gratitude : Paul a commencé à tenir un journal de gratitude, notant trois choses pour lesquelles il est reconnaissant chaque jour, ce qui lui a ouvert les yeux sur les aspects positifs de sa vie.

Ces pratiques lui ont permis de cultiver un sens de sérénité et d’acceptation, malgré les défis de son passé. En acceptant leur histoire personnelle, les enfants pansements peuvent se libérer, se reconstruire et trouver un nouvel équilibre émotionnel, rendant possible un avenir où ils s’épanouissent pleinement.

L’épanouissement et l’autonomie

Renforcer l’estime de soi

L’épanouissement et l’autonomie sont des étapes fondamentales pour les enfants pansements qui, après avoir accepté leur histoire personnelle, cherchent à s’affirmer et à cultiver leur propre identité. Renforcer l’estime de soi est essentiel pour construire une base solide sur laquelle ils pourront s’épanouir.

Prenons l’exemple de Chloé, une jeune femme de vingt-deux ans. Après avoir travaillé sur son passé, elle a ressenti le besoin d’améliorer son estime de soi. Voici quelques stratégies qu’elle a adoptées :

  • Établir des affirmations positives : Chaque matin, elle se regardait dans le miroir et répétait des phrases encourageantes, comme « Je suis digne d’amour » ou « Je mérite du bonheur. »
  • Fixer des objectifs réalisables : Chloé a commencé par des petits objectifs, comme se lever plus tôt ou essayer une nouvelle activité. Chaque succès, si minime soit-il, a renforcé sa confiance.
  • S’entourer de personnes positives : Elle a pris soin d’éliminer les relations toxiques et de s’entourer d’amis qui la soutiennent et l’encouragent.

Ces actions concrètes ont permis à Chloé de construire une image de soi plus positive, posant ainsi les bases d’une autonomie épanouissante.

Prendre des décisions pour soi-même

Acquérir de l’autonomie implique également de prendre des décisions pour soi-même, un défi important pour les enfants pansements souvent habitués à satisfaire les attentes des autres. Cette capacité à choisir pour soi sans culpabilité est cruciale pour leur épanouissement.

Marc, un jeune homme de vingt ans, a vécu ce processus. Auparavant, il se laissait toujours influencer par l’avis de ses amis, craignant de blesser ceux qui l’entouraient.

Pour évoluer vers l’autonomie, il a commencé à :

  • Évaluer ses priorités : Marc a commencé à tenir une liste de ce qui était important pour lui, ce qui l’a aidé à clarifier ses désirs.
  • Prendre des risques : Il s’est inscrit à un cours de danse, une activité qui l’intéressait mais qu’il avait toujours évitée par peur du jugement.
  • Accepter l’erreur : En apprenant que ses décisions ne doivent pas être parfaites, il a développé une attitude plus légère face à la vie.

Ces changements ont permis à Marc de gagner en confiance et d’agir selon ses valeurs et ses désirs. En apprenant à renforcer leur estime de soi et à prendre des décisions pour eux-mêmes, les enfants pansements peuvent enfin embrasser leur pleine autonomie et s’épanouir dans leurs vies personnelles et relationnelles.

Pour se libérer de son enfance et vivre pleinement sa vie, il est judicieux déjà de prendre conscience de ce qui nous encombre (nous emprisonne, nous bloque) pour ensuite vouloir changer et apprendre à :

  •  S’aimer,
  • Réparer l’image que nous avons de nous-même
  • Parvenir à vaincre nos peurs les plus enfouies

Il s’agit alors :

  • D’apprendre à être indulgent avec soi-même pour apprendre à s’aimer, à aimer la belle personne que vous êtes,
  • Réparer l’estime de soi (confiance en notre propre valeur)
  • Vaincre ses peurs pour les dépasser et faire avec elles :

Entamer une thérapie apparait indispensable pour se faire accompagner dans la gestion de la souffrance générée par la peur de l’abandon. Pour la personne, il s’agit, alors, de faire des prises de conscience :

  • Celle de prendre conscience que l’on ne prend pas soin de soi,
  • Celle d’envisager de soigner l’enfant meurtri (l’enfant intérieur) que l’on a été,
  • Celle de prendre du temps pour se libérer de ses blessures du passé, quel que soit l’âge que l’on avait quand ces blessures sont survenues.

La mise en mots de ses blessures est essentielle pour pouvoir se libérer, agir, et redevenir un sujet.de sa vie. Vous avez la possibilité de me contacter afin que nous puissions, ensemble, lors d’une première consultation, faire le point sur ce que vous vivez. J’aurais plaisir à vous accueillir en souhaitant que je puisse vous aider à retrouver de la juste sérénité pour poursuivre votre chemin de vie.

Au cours de la thérapie qui peut se mettre en place, je vous inviterai à cheminer ensemble sur le fil de vos pensées, pour vous aider en toute bienveillance et empathie, à comprendre ce qui est à comprendre, à dénouer ce qui est à dénouer pour enfin construire ou reconstruire ce qui est à construire ou reconstruire, ce dans le respect du secret professionnel propre à mon éthique de psychologue.

MA CONVICTION
Chacun a en soi la capacité de s’aider soi-même, de guérir ses blessures psychiques.


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