42018Juil

Estime de soi en quelques réflexions

ESTIME DE SOI EN QUELQUES REFLEXIONS …..

Il est à noter que l’’estime de soi est un concept psychologique qui fait écho à une représentation de soi intimement construite par :

  • un jugementpositif de soi, de ses actes, de ses pensées,
  • ou un jugement négatif 

Ce jugement est à la fois subjectif et objectif. Il est influencé par :

  • les expériences de vie,
  • les aptitudes et capacités physiques, intellectuelles
  • le tempérament général (positif ou négatif) de la personne.

Il est possible d’énoncer que l’estime de soi est l’ensemble des jugements (être capable, important, digne, etc…) que la personne a d’elle-même dans différents domaines (travail, scolaire, apparence physique, etc…).

L’estime de soi dépendrait, donc, non seulement de la représentation/perception que les individus ont de leurs réussites et de leurs échecs mais également de leurs objectifs de réussite. Lorsqu’une personne dépasse ou atteint les objectifs qu’elle s’est fixée, par exemple la réussite d’un examen après avoir beaucoup travaillé, son estime d’elle-même serait renforcée. Au contraire, lorsque les ambitions fixées dépassent les capacités, comme par exemple courir un marathon en étant peu entraîné(e), l’échec sera souvent effectif et pourra conduire la personne à s’estimer négativement, si elle attachait beaucoup d’importance à la réussite.

Ainsi, on observe que de nombreuses variables entrent en ligne de compte dans la constitution de l’estime que l’on va avoir de soi :

  • L’environnent,
  • L’éducation,
  • La personnalité,
  • Les capacités physiqueset intellectuelles

L’estime de soi est évolutive, jamais constante et figée une bonne fois pour toute.

Elle se construit durant l’enfance et évolue tout au long de la vie avec les expériences de réussite et d’échec.

Une faible estime de soi peut avoir pour conséquence :

  • un mal-être,
  • des difficultés affectives, émotionnelles et relationnelles avec autrui,
  • une dépréciation de soi, de ses pensées et de ses actes,
  • une difficulté à faire des choix.

L’estime de soi peut constituer une porte ouverte pour le développement de troubles psychologiques :

  • complexe d’infériorité: les personnes qui ont une faible estime d’elles-mêmes ne se trouvent jamais assez bien. Elles pensent qu’elles ne seront jamais à la hauteur ;
  • dépression avec des souffrances psychiques importantes,
  • troubles anxieux.

A l’inverser, une estime de soi très (trop) élevée peut amener la personne à avoir des comportements et des attitudes souvent mal perçus par les autres qui verront souvent en elle une personne hautaine et un peu trop sûre d’elle. Une estime de soi très haute peut conduire la personne à avoir des conduites à risque se pensant à l’abri de tout.

Enfin, une « bonne » estime de soi correspond à une estime de soi satisfaisante, ni trop faible ni trop élevée, qui favorise l’épanouissement relationnel et le bien être personnel.

Le concept de l’estime de soi connait, depuis quelques années, un regain d’intérêts par les psychologues, psychiatres, médecins au regard de leurs pratiques professionnelles qui mettent en évidence l’importance d’avoir une bonne estime de soi.

C’est en connaissant bien ses capacités et en fixant des objectifs réalisables que nous mettons toutes les chances de réussite de notre côté. Il est souvent difficile de bien connaître ses capacités réelles. La vision que nous avons d’elles est fortement influencée par le jugement d’autrui et par nos sentiments. Des personnes auront toujours tendance à se surévaluer ou au contraire se sous-estimer.

L’estime de soi, qu’a l’enfant au départ, dépendra beaucoup de la qualité de la relation qu’il entretient avec ses parents et l’école (institutrice et camarades). Le style éducatif 1 (libéral, permissif ou autoritaire) encouragera ou non l’acceptation de soi et la confiance en soi de l’enfant. Enfin, le discours que les adultes porteront sur les capacités de l’enfant est également important. Permettre à l’enfant de connaître ses forces et ses faiblesses et à les accepter est important pour qu’ils développent une bonne estime d’eux-mêmes. Avec le temps, l’enfant se confronte à de nouvelles expériences et se détache de l’image de lui que les adultes (parents, enseignants) lui renvoient. Il s’autonomise petit à petit, pense et émet des jugements sur lui-même même. La vision et le jugement des autres sera toujours un facteur d’influence mais dans une proportion moindre.

A l’âge adulte, les bases de l’estime de soi sont déjà en place et les expériences surtout professionnelles et familiales continueront de nourrir l’estime que l’on se porte.

Une personne qui a une mauvaise estime d’elle-même pourra :

  • se faire constamment des reproches intérieurs ;
  • se sentir incapable d’accomplir des choses (projet professionnel…) ;
  • se sentir inférieur(e) aux autres ;
  • se déprécier sans même s’en rendre compte ;
  • avoir des difficultés à régler les problèmes ;
  • s’évaluer d’après ses échecs et les critiques des autres personnes.

Un enfant dont l’estime de soi est faible aura tendance à développer des troubles du comportement qui peuvent avoir de fâcheuses conséquences pour lui  :

  • se rendre malade avant des contrôles ou des examens.
  • être impulsif ,
  • avoir des difficultés à créer un réseau amical,
  • être facilement frustré,
  • se culpabiliser,
  • se dévaloriser,
  • développer une timidité qui empêche toute relation et tout réseau,
  • se faire remarquer par des crises pour attirer l’attention ;

Dans les études, on retrouve plusieurs troubles associés à une faible estime de soi. La dépressionest l’une des principales maladies fortement liée à un trouble de l’estime de soi. Les personnes anxieusesprésenteraient également une plus faible estime d’elle-même que les personnes ne souffrant pas d’anxiété. De même, les personnes atteintes de troubles du comportement alimentaire tels que la boulimie et l’anorexie, auraient une estime d’elle faible et basée en grande partie sur l’apparence physique. Enfin, lorsqu’on interroge les personnes souffrant d’addictions (alcool, drogue, etc…), on constate qu’elles ont une image très négative d’elles-mêmes.

De nombreuses échelles et questionnaires sont utilisés par les professionnels de santé (psychiatre, psychologue, psychologue scolaire, etc…) afin de sonder l’estime de soi des personnes. Ces outils varient quant à leur conception (modèle théorique utilisé), leur forme (questionnaire, inventaire, etc…) et le public visé (enfant, adolescents, adultes). L’échelle d’estime de soi de Rosenberg4 est une échelle souvent utilisée par les psychologues exerçant avec des adultes. Le patient est invité à répondre graduellement (tout à fait en désaccord, plutôt en désaccord, plutôt en accord, tout à fait d’accord) à une dizaine d’affirmations du type « Je sens peu de raisons d’être fier de moi.», « Parfois, je me sens vraiment inutile.» En fonction des réponses fournies par la personne interrogée, le psychologue pourra déterminer si la personne peut présenter un trouble de l’estime de soi.

Grâce à des règles éducatives (claires, réalistes, peu nombreuses) qui lui permettent d’évoluer dans un environnement sécurisant, l’enfant sera encouragé à émettre son avis tout en se référant au cadre éducatif défini par ses parents. Il est important de lui apprendre très tôt que si les règles ne sont pas respectées, il y a aura des conséquences :

  • Lui permettre d’émettre son avis et de faire des choix (par exemple : entres 2 activités extrascolaires) afin de lui permettre d’acquérir assurance, confiance et sens des responsabilités.
  • Il est important d’agir de façon à ce que l’enfant ait une vision positive mais tout de même réaliste de lui-même (par exemple : souligner ses forces et évoquer ses difficultés en ménageant sa fierté et en lui donnant les moyens de s’améliorer). 
  • L’aider à exprimer ses émotions et sentiments et ne pas hésiter à susciter sa motivation pour les tâches scolaires et de loisirs. Il est important de l’amener à aller au bout de ses projets en respectant son rythme.
  • Enfin, l’encourager à aller à la rencontre des autres enfants et l’aider à trouver sa place dans le groupe de ses pairs en gérant en partie lui-même les conflits.

Tout problème lié à l’estime de soi devrait être signalé à un professionnel de santé. Les psychiatres, les psychologues et certains travailleurs sociaux sont formés pour accompagner les troubles de l’estime de soi. Les thérapies cognitivo-comportementales sont largement utilisées pour accompagner les personnes qui souffrent d’un trouble de l’estime de soi. A l’aide d’exercices pratiques et de jeux de rôle, le thérapeute va amener la personne à mieux se connaître, à accepter ses forces et ses faiblesses et à s’affirmer en supportant mieux les situations d’échec. Un travail sur les pensées et les émotions négatives que le sujet porte à son égard va être à la base de cette thérapie.

Livres pour enfant

Dominique de Saint Mars, Serge Bloch. Max se trouve nul. Calligram, Ainsi va la vie, 2007

Anne Cortey, Guillaume Reynard. Je ne suis pas un ver de terre, Autrement Jeunesse, 2008

Jérôme Ruillier. Trop petit, Casterman, 1998

Chloé Remiat, Patrice Eon. Marre de mes complexes ! Milan Jeunesse, 2008

Livres pour parents

Duclos, Germain. Que savoir sur l’estime de soi de mon enfant ? Hôpital Sainte-Justine, Questions/réponses pour les parents, 2008.

Duclos, Germain et Duclos, Martin. L’estime de soi un passeport pour la vie. Hôpital Sainte Justine, 2004.

Bacus, Anne. Mon enfant a confiance en lui, Marabout, 2003

Laporte, Danièle et Sévigny, Lise. Comment développer l’estime de soi de nos enfants « Guide pratique à l’intention des parents d’enfants de 6 à 12 ans ». Hôpital Sainte-Justine, 1998

Livres pour adultes

Christophe André, François Lelord. L’estime de soi, S’aimer pour mieux vivre avec les autres, Odile Jacob, 2008

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