162021Jan
La Peur De L’abandon

La Peur De L’abandon

De nombreuses personnes viennent consulter, à mon cabinet, à propos de leur souffrance liée à l’abandon, celle qu’elles ressentent à l’issue d’une rupture amoureuse ou d’un deuil, dans tous les cas du sentiment de perte de l’être aimé. La souffrance d’être seul(e) est alors importante, souvent insupportable faisant écho à une blessure indélébile, ancrée au plus profond d’elles-mêmes.

Beaucoup de personnes ont d’ailleurs l’idée qu’elles n’existent plus et que le sens de leur vie n’a plus lieu d’être engendrant ainsi très rapidement, du mal être, des frustrations, de la colère, de la dépression.

Le docteur Daniel Dufour, dans son livre « Les blessures d’abandon » , montre bien que la blessure d’abandon peut se traduire par différentes réactions émotionnelles telles que : :

  • L’agressivité
  • La soif de reconnaissance,
  • Le sentiment de dévalorisation (ne pas être aimable)
  • La dépendance affective,
  • Le sentiment de culpabilité.

La peur de l’abandon est, effectivement, un sentiment avec lequel il est difficile de vivre au quotidien. Repli sur soi, agressivité, anxiété… Cette crainte ruine les relations amoureuses, amicales, familiales ou encore professionnelles de celles et ceux qui en souffrent. On l’appelle peur, sentiment, blessure, ou syndrome. Les noms changent, mais l’origine reste toujours la même : un abandon ou un sentiment d’abandon vécu dans la prime enfance.

Saverio Tomasella, dans son livre « Le sentiment d’abandon » , montre que c’est aux origines infantiles que se créent la blessure d’abandon. Il invite le lecteur à se libérer des peurs, des culpabilités, des refus de changer et surtout des schémas inconscients qui enferment et empêchent le changement : celui de ne plus être une victime et de devenir un sujet.

Lors des différentes consultations qui ont lieu dans mon cabinet, il peut s’agir de personnes qui ont été vraiment abandonnées (par exemple, des abandons sous X ou des placements en foyer ou en internat). Il peut aussi y avoir le divorce des parents engendrant ainsi des séparations brutales. La souffrance qui a été vécue, lors de ces moments difficiles, est ainsi souvent passée inaperçue : elle n’a pas, en tout cas, pu être exprimée et verbalisée. Il peut aussi arriver que l’entourage exige de l’enfant « passe à autre chose », minimisant ainsi les émotions ressenties. Il peut même arriver que ces émotions soient niées

Lise Bourbeau . dans son livre « Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même », met en évidence que la peur de l’abandon nait, souvent, d’un traumatisme survenu tôt dans la vie, au moment de l’enfance. Il peut s’agir d’un deuil, d’une séparation, d’un éloignement, de négligences tout en sachant que la blessure de l’abandon peut s’ouvrir à n’importe quel âge, durant les années d’enfance, à l’adolescence ou l’âge adulte.

Pour autant, il est aussi utile de dire que la personne qui développe la peur de l’abandon n’a pas nécessairement vécu un fait d’abandon dans son histoire pour en souffrir. Autrement dit, toutes les personnes qui développent la blessure émotionnelle d’abandon et donc souvent les personnes qui sont dépendantes affectivement n’ont pas forcément été abandonnées pour développer la peur de l’abandon.

Cet article peut vous aider, cher lecteur, chère lectrice :

  • D’une part, à mieux déterminer ce qu’est le sentiment d’abandon et ce qu’il entraine de façon intime et singulière chez le sujet qui en est victime ;
  • D’autre part, à mieux repérer les moyens pour en guérir.

LES ORIGINES/ CAUSE DE LA PEUR DE L’ABANDON

Développer la blessure d’abandon c’est ressentir, au plus profond de soi, un manque affectif (peut-être vécu pendant l’enfance) qui continue à avoir des conséquences et un impact sur sa vie affective et émotionnelle. C’est aussi relier ce manque affectif à la croyance que l’on n’est pas aimable c’est-à-dire l’idée que :

  • L’on n’est pas suffisamment important pour être aimé,
  • L’on n’a pas suffisamment de valeur pour être aimé.

Ainsi, cette peur de l’abandon va très souvent se traduire par des attentes fortes vis-à-vis du mari, du compagnon ou de la compagne, des amis, de la famille. La problématique nait du fait que ces attentes sont tellement fortes qu’elles finissent par devenir des exigences vis-à-vis de la personne avec qui on est en lien. Au final, ces exigences peuvent s’avérer toxiques car la recherche des marques d’amour ou d’attention deviennent une drogue indispensable, au long cours de la relation.  La personne qui a peur d’être abandonnée devient de plus en plus difficile à vivre, contrôlante, se transformant -parfois même- en bourreau, provoquant alors ce qu’il ou elle craint le plus : la séparation et donc la réactivité du sentiment d’abandon.

Que l’on parle d’abandon réel ou de sentiment d’abandon, les manifestations diffèrent d’une personne à l’autre, avec quelques constantes. Une grande anxiété, des pensées angoissantes, des doutes incessants ainsi qu’une forte réactivité à toutes les formes de stress peuvent apparaître. Les individus qui souffrent du syndrome de l’abandon peuvent également adopter des comportements excessifs, comme :

  • Une tendance aux relations fusionnelles,
  • Une dépendance affective,
  • Des addictions
  • Des troubles du comportements alimentaires (boulimie, anorexie, orthorexie, etc.).

Par ailleurs, la personne qui a peur de l’abandon, souffre, souvent, d’un manque de confiance en soi, d’une mauvaise estime de soi tant elle est persuadée qu’elle ne mérite pas d’être aimée.

LES CONSEQUENCES DE LA PEUR D’ABANDON

Les différentes consultations qui ont lieu dans mon cabinet montrent qu’il y a plusieurs attitudes caractéristiques de la personnalité dépendantedictées par uneangoisse inconscientede la peur de l’abandon et du silence de la solitude.

La personne concernée ne fait que se protéger de son mieux pour s’éviter les émotions douloureuses liées au souvenir du manque affectif.

LA SOUFFRANCE AFFECTIVE

Il est fréquent de découvrir l’ampleur de la souffrance affective d’une personne qui a peur de l’abandon au moment d’un éloignement, d’une séparation (dont elle ne serait pas à l’origine).  Si durant la relation de couple, cette personne semblait plutôt fragile et aux petits soins, c’est une toute autre facette qu’elle révèle au moment d’une rupture. 

Plus elle estime s’être donnée pour que la relation fonctionne, plus elle vivra difficilement la rupture, estimant que le partenaire lui est redevable.  Elle ne comprendra pas pourquoi l’autre l’abandonne (elle qui s’est tant sacrifiée pour que ça marche). Cet abandon réveille généralement toute la tristesse et la violence refoulées à l’intérieur de soi :

  • La tristesse de croire à nouveau qu’elle n’est pas assez bien pour être aimée
  • La colère de s’être sacrifiée pour quelqu’un qui la laisse Encore tomber.

PLAIRE (A TOUT PRIX) ET NE PAS DECEVOIR (Recherche d’amour)

La personne qui a peur de l’abandon va tout faire pour conserver l’attention de la personne du sexe opposé et tenter de devenir la perle rare à ses yeux. C’est dans ce contexte que la déception est aussi vécue intensément quand la personne croit décevoir ses proches.  Tous les efforts pour se nier, voire s’oublier et devenir uniquement ce qu’attend autrui sont la vraie source de la déception quand l’autre exprime un désaccord. 

LA DIFFICULTE D’ETABLIR DES RELATIONS SEREINES

Cette difficulté est surtout présente dès lors qu’un lien affectif a été crée avec un compagnon, un mari et ce, avec en arrière fond, la logique d’être en couple.

Cette difficulté va se traduire, ainsi, par divers comportements :

  • Fantasme sur le couple si l’on est célibataire, mais peur de le perdre une fois en couple.
  • Dépendance affective qui va s’intensifier si le partenaire se montre distant ou s’il souffle le « chaud et le froid » induisant qu’une rupture est possible ;
  • Choix d’un partenaire pas forcément attirant mais toujours présent pour écouter, soutenir, aider ;
  • Initiative d’abandonner le partenaire par peur d’être soi-même abandonné ce qui constitue, en soi, un paradoxe (« J’abandonne, je rejette avant qu’on m’abandonne ») ;

On voit ainsi, que lorsqu’on a très peur de quelque chose, inconsciemment on fait tout ce qu’il faut pour que cette chose arrive. En général, quand on est abandonnique, on provoque les ruptures parce qu’au moins, on n’a plus peur d’être abandonné, on l’est 

  • LES DEMANDES IMPLICITES

 La personnalité dépendante exprime ses demandes sous une forme déguisée et détournée. Si pour elle, il est évident que l’autre va capter le message, c’est en réalité souvent très flou pour autrui. Se sentant ignorée et mise à l’écart, il ne lui en faudra pas moins pour se dévaloriser et renforcer son sentiment d’abandon.

  • LE SENTIMENT DE N’ÊTRE JAMAIS « ASSEZ »

Ce sentiment provient souvent de la comparaison permanente avec d’autres personnes qui n’ont pas les mêmes valeurs. La personnalité dépendante dira avoir moins de valeur qu’une autre personne, alors qu’en réalité, elle n’investit pas ses ressources sur les mêmes intérêts/activités/catégories de Vie que la personne avec qui elle se compare.

COMMENT SE DEBARRASSER DE LA PEUR DE L’ABANDON

Entamer une thérapie apparait indispensable pour se faire accompagner dans la gestion de la souffrance générée par la peur de l’abandon.

Pour la personne, il s’agit, alors, de faire des prises de conscience :

  • Celle de prendre conscience que l’on empoisonne la vie des autres,
  • Celle d’envisager de soigner l’enfant meurtri que l’on a été,
  • Celle de prendre du temps pour se libérer de ses blessures du passé, quel que soit l’âge que l’on avait quand ces blessures sont survenues.

La mise en mots de ses blessures est essentielle pour pouvoir se libérer, agir, et redevenir un sujet.de sa vie.

Vous avez la possibilité de me contacter afin que nous puissions, ensemble, lors d’une première consultation, faire le point sur ce que vous vivez. J’aurais plaisir à vous accueillir en souhaitant que je puisse vous aider à retrouver de la juste sérénité pour poursuivre votre chemin de vie.

Au cours de la thérapie qui peut se mettre en place, je vous inviterai à cheminer ensemble sur le fil de vos pensées, pour vous aider en toute bienveillance et empathie, à comprendre ce qui est à comprendre, à dénouer ce qui est à dénouer pour enfin construire ou reconstruire ce qui est à construire ou reconstruire, ce dans le respect du secret professionnel propre à mon éthique de psychologue.

MA CONVICTION

Chacun a en soi la capacité de s’aider soi-même, de guérir ses blessures psychiques.


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