282018Juin

souffrir de la solitude

SOUFFRIR DE LA SOLITUDE

Se pourrait-il que la solitude soit bicéphale au point de pouvoir présenter sous la forme de deux visages diamétralement opposés, entraînant de fait, des situations émotionnelles différentes ?

  • Un visage lié à la capacité de penser, de réfléchir sur soi et sur le monde,  de se ressourcer intérieurement. Dans ce sens, la solitude apparaît donc comme saine et salutaire…
  • Un visage lié à l’isolement voire l’exclusion, l’enfermement, la mélancolie et la dépression. La solitude est alors vécue comme destructrice, nocive..

Cet article a pour objectif de vous permettre de mieux vous repérer dans ces deux aspects dont vous avez pu, peut-être, vivre personnellement.

Chacun et chacune a  déjà fait l’expérience de la solitude, que ce soit dans la petite enfance, à l’adolescence ou à l’âge adulte. Parce que chacun est différent, il a été ainsi possible de déterminer son propre rapport à la solitude :

  • La rechercher et l’accepter parce que source de bienfaits,
  • L’apprivoiser doucement, à pas de velours,
  • La fuir,
  • La ressentir comme toxique et néfaste et donc la rejeter

Certains ont toujours été seuls ou se sont ressentis comme seuls. Il s’agit alors d’un état permanent de solitude, comme un poison qui vient détruire la confiance en soi, l’estime de soi et sa capacité à se projeter …

D’autres vivent la solitude de manière temporaire, à la suite de circonstances émotionnellement douloureuses comme un deuil, une rupture ou un déménagement.

L’acceptation de la solitude est l’une des principales clés pour trouver du réconfort et prendre, ainsi, acte de ce qui se passe :

  • au-dedans de soi,
  • autour de soi

Comment affronter la solitude ?

Comment faire pour l’accepter et non plus l’éviter et/ou la fuir ?  

LA SOLITUDE ET L’ ÉVITEMENT

C’est le mécanisme de protection le plus courant :

  • on n’entend pas son désir de socialisation avec d’autres ou tout du moins, on pense que l’on n’en a pas besoin ;
  • on se convainc qu’on est mieux seul et du coup, de façon intentionnelle, on s’échappe, on fuit …
  • l’autre est vécu comme un ennemi…

En conséquence, on évite toute réunion (qu’elle soit familiale, amicale, professionnelle)…

On évite les collectifs, les rendez-vous avec les amis


LA SOLITUDE ET LE DÉNI

C’est quand on essaie de se convaincre qu’on n’a pas vraiment l’impression de se sentir seul.

Ainsi, ne pas accepter que l’on est seul peut conduire à diverses formes d’addictions  comme par exemple :

  • l’adoption d’un nombre excessif d’animaux pour pallier un manque de compagnie
  • des activités susceptibles d’être nocives comme le jeu sous toutes ses formes (jeux en ligne, casino, jeux vidéo, jeux de cartes, etc.) entraînant souvent une vie en marge de la réalité, une vie déconnectée de soi-même et du monde extérieur.

Parfois, on peut avoir le sentiment voire la conviction que vivre seul peut s’avérer plus facile que de vivre avec d’autres, parce qu’on peut vivre comme on veut. Il n’y a pas, alors :

  • de risque de blesser quelqu’un,
  • de se disputer avec des personnes
  • de s’engager et de s’investir

On peut avoir le sentiment et la conviction que l’on peut être soi-même et que l’on peut ainsi préférer être seul :

  • Personne n’est là pour mettre des limites,
  • Personne n’est présent pour nous juger ou nous critiquer.

LA SOLITUDE POSITIVE

La solitude peut apporter des aspects positifs voire bénéfique :

  • Trouver la paix intérieure
  • Parvenir à voir plus clair en soi et clarifier des choix ou des axes de vie,
  • Grandir, apprendre à mieux se comprendre,
  • Découvrir ou redécouvrir qui l’on est vraiment, de façon intime.
  • Etre à l’écoute de ses propres besoins, de ses propres désirs
  • Vivre pleinement ses passions et ses espoirs sans peur d’être jugé.
  • Expérimenter de vivre en harmonie avec soi-même,
  • Prendre du temps seulement pour soi.

Pour tous ces aspects, certaines personnes choisissent consciemment de vivre seules… sans en souffrir, sans s’en plaindre… Beaucoup de personnes qui choisissent la voie de la solitude énoncent qu’elle leur permet de :

  • Mettre, mentalement, de l’ordre dans leur passé,
  • Prendre un peu de distance par rapport à certaines relations 
  • Ne pas être pris par le tourbillon des émotions
  • Nourrir ses propres réflexions
  • Métamorphoser des façons de penser et de voir la vie,
  • Abandonner des croyances

Ainsi, la solitude n’a pas qu’un seul visage. Elle peut être destructrice comme elle peut aider à se reconstruire. Et bien que l’on ne puisse pas toujours empêcher la solitude de survenir, il y a des moyens de rendre ces périodes plus bénéfiques que douloureuses. 

La première chose à garder en tête, c’est de ne pas se laisser envahir par la panique, la peur et le désespoir.

Laisser place à l’anxiété, c’est entrer dans la spirale négative faisant croire que l’on est dans une situation irrémédiable dont on ne se sortira jamais. Ce genre de raisonnement, humain mais absurde, ne fait qu’accroître l’instabilité émotionnelle, pouvant conduire à différents sentiments comme l’impuissance, la tristesse ou la résignation, voire même la dépression.

La peur et le désespoir qui sous-tendent ce genre d’accès de panique peuvent aussi amener à agir de manière impulsive, par exemple en recherchant désespérément à s’entourer de nouvelles personnes, sur des « chats » en ligne ou des sites de rencontre sur lesquels on peut facilement passer des heures… Mais ces sites peuvent nous rapprocher de personnes que nous n’aurions jamais fréquentées dans d’autres situations. Les relations nouées sont alors souvent superficielles voire toxiques – le but étant juste d’avoir quelqu’un dans sa vie.

Au lieu de s’échiner à essayer d’établir des relations compliquées pour rendre la solitude moins dure, il parait judicieux d’utiliser ses ressources, son énergie pour :

  • rechercher des informations qui aident à avancer,
  • réfléchir sur soi et le sens de sa vie,
  • ne pas se mentir à soi-même.

Il peut être bénéfique de tenir son journal, d’aller voir un thérapeute…

Donnez-vous la possibilité d’admettre que vous traversez une période de solitude, et rappelez-vous que comme le reste, elle finira par passer.

Et quand il vous arrive effectivement de parler à d’autres gens, essayez de le faire de manière authentique.

Mettez à profit ce temps de solitude pour partir à la découverte de vous-même et renforcer vos ressources intérieures. Car même si vous n’avez pas choisi cette situation de solitude, vous pouvez choisir votre façon de la négocier et de la vivre.


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