Comprendre pourquoi l’abandon fait souffrir ?
« … La peur de l’abandon est le principal moteur du trouble de la dépendance affective… »
« … Quelle que soit la raison ou la peur … il faudra la dépasser… »
Avant-Propos
Les psychologues, psychanalystes et thérapeutes sont unanimes sur la question… Les personnes ayant peur de l’abandon (on les appelle souvent « les abandonniques ») ont vécu un traumatisme dans l’enfance (abandon factuel par la mère, séparation précoce, deuil, abus et violence, divorce, etc.). Ainsi, lorsqu’on a vécu le sentiment intime d’être abandonné au cours de son enfance, comment ne pas avoir peur que ça se reproduise ?
Il y a deux façons de surmonter le traumatisme :
- La première façon concerne les personnes qui en ont conscience et qui vont être en mesure de verbaliser et de mettre des mots sur leurs maux de la vie quotidienne ;
- La deuxième façon concerne les personnes qui vont rechercher la fuite et vont préférer enfouir, au plus profond d’elles-mêmes, la blessure du passé, en la minimisant ou en la normalisant. Cette posture va entrainer des comportements particuliers dans le quotidien, sans toujours en comprendre les motifs. Dans les deux cas de figure, les émotions restent bien présentes et polluent l’existence de la personne.
Craindre l’abandon, c’est aussi redouter d’être seul(e ) avec soi-même. Le fait d’être confronté(e ) au vide en soi, amène au choix de la solution de facilité : on se remplit de tout ce que l’autre nous donne. Sauf que lorsqu’il s’éloigne, on se retrouve à nouveau au bord de la falaise, tétanisée par le vertige.
Il vous est proposé, cher lecteur, cher lectrice, de mieux comprendre pourquoi l’abandon fait souffrir… Bonne lecture…
De nombreuses personnes viennent consulter, à mon cabinet, à propos des abandons dont elles disent avoir été victimes et qui les font souffrir de façon douloureuse, comme une blessure indélébile, ancrée au plus profond d’elles-mêmes.
Beaucoup ont idée qu’elles n’existent plus et que le sens de leur vie n’a plus lieu d’être engendrant, très rapidement, des souffrances, du mal être, des frustrations, de la colère.
Ainsi, Dimitri (* – prénom d’emprunt) a souhaité démarré un travail thérapeutique en raison de l’abandon dont il a été victime à sa naissance et ce, malgré le soutien de sa famille adoptive qui l’a aimé et choyé. La nécessité de comprendre comment et pourquoi il a pu être abandonné, par sa « génitrice » comme il la nomme, l’amène -en séances- à chercher le chemin du pardon.
Francette (* – prénom d’emprunt), quant à elle, a été abandonnée par son mari avec ses 4 enfants en bas âge. Seule, démunie sur le plan financier et psychologique, elle prend conscience qu’elle doit s’autonomiser et se réparer face à cet abandon qui la blesse et la dévalorise.
Enfin, Sarah (* – prénom d’emprunt) s’est toujours sentie différente des autres, dès son plus jeune âge. C’est parce qu’elle vient d’apprendre, par surprise, qu’elle n’est pas la fille de ses parents et qu’elle a été abandonnée à l’âge de 1 an par sa mère qu’elle vient en thérapie. Elle a besoin de comprendre ses crises de colère et ses accès d’angoisse qui l’envahissent depuis cette révélation. C’est le sentiment d’être à côté d’elle-même et en dehors de sa vie, qui l’amène à mon cabinet pour tenter de reprendre le pouvoir d’agir sur sa vie…
Pour toutes ces personnes, en filigrane, se profilent l’idée que le sentiment d’abandon constitue une blessure forte, entrainant des maux physiques, psychiques, émotionnels suffisamment importants pour empêcher de vivre en équilibre.
Cet article peut vous aider, cher lecteur, cher lectrice :
- d’une part, à mieux déterminer ce qu’est le sentiment d’abandon et ce qu’il entraine de façon intime et singulière chez le sujet qui en est victime ;
- et d’autre part, à mieux repérer les moyens pour en guérir.
C’est Lise BOURBEAU, auteur de nombreux best-sellers traduits dans le monde entier, qui a parlé de cette blessure que constitue l’abandon.
Dans cet ouvrage, Lise BOURBEAU explique les conséquences psychologiques créées par le fait d’avoir été victime d’abandon et montre comment, très souvent, l’individu (pour se défendre), se fabrique « un masque », une « façade » afin de pouvoir surmonter la douleur et la souffrance de vivre avec ce sentiment d’être délaissé.
En ce qui concerne la blessure d’abandon, le masque sera la dépendance.
Ainsi, lorsqu’on souffre de la peur de l’abandon, on vit dans la crainte permanente d’être rejetée par l’autre. Voilà pourquoi, en couple, cette pathologie peut rendre la situation particulièrement invivable : jalousie excessive, possessivité, agressivité, et dépendance…La personne qui craint d’être abandonnée vit à travers l’être cher, et ne peut concevoir d’être quittée, rendant la vie de ce dernier infernale.
D’autres scénarios peuvent exister :
- craindre d’être quittée que l’on choisit de ne plus vivre de relations amoureuses
- ou de ne vivre que des relations légères, sans attachement profond.
- ou de quitter avant d’être quittée, à chaque fois, même si on est amoureuse, dès que l’on sent le vent tourner.
En résumé, la personne se crée une vie affective compliquée, voire pas de vie affective du tout.
La blessure de l’abandon fait partie des nombreuses peurs dont l’être humain peut connaitre au cours de sa vie. A ce titre, plusieurs articles ont déjà été écrits sur mon site, sur les peurs et qui vient compléter ce présent écrit :
La personne qui souffre de la blessure de l’abandon reste persuadée qu’elle ne mérite pas d’être aimée souvent parce qu’elle a été abandonnée dans son enfance. En conséquence, elle ne parvient pas à se donner de l’amour mais exige, par contre, en retour, de son partenaire qu’il l’aime toujours plus.
La blessure de l’abandon, comme les blessures de rejet, d’humiliation, et d’injustice, ruine les relations de ceux qui en souffrent avec son cortège de sentiments et d’émotions négatives : manque de confiance en soi, dévalorisation, angoisse de se retrouver seul(e) du jour au lendemain, certitude que l’on ne mérite pas d’être aimé…
Ainsi, la blessure d’abandon peut revêtir plusieurs appellations : peur, sentiment, phobie ou syndrome. Même si les noms changent et les symptômes varient en fonction de chaque personne, l’origine est toujours la même : une séparation dans la petite enfance qui a été vécue douloureusement et ressentie comme un abandon. Ainsi, souffrir de la peur de l’abandon signifie vivre dans la crainte perpétuelle et permanente d’être rejeté par l’autre. La personne a tellement souffert d’une séparation ou d’une rupture dans son histoire personnelle qu’elle appréhende de façon constante de revivre la même chose. Dans la vie quotidienne de la personne, cela se traduit par toute une panoplie d’éléments négatifs, toxiques, très désagréables à vivre :
- un état permanent d’anxiété,
- des relations compliquées, inadaptées, et parfois conflictuelles des inquiétudes,
- des angoisses,
- une jalousie excessive
- un état de tristesse ou de dépression,
- et un besoin de possession des autres,
- une tendance aux troubles du comportement alimentaire comme la boulimie pour compenser le manque affectif ou l’angoisse.
La peur de l’abandon est, la plupart du temps, liée à un attachement marqué par l’insécurité dans l’enfance. Ainsi, il est fréquent que les enfants dont les parents ont été présents et absents en alternance éprouvent des troubles de peur de l’abandon. Un attachement marqué par l’insécurité se caractérise par un manque d’assurance émotionnel car la personne ne sait jamais à l’avance si quelqu’un est disponible ou non pour s’occuper d’elle. Les relations d’attachement marquées par l’insécurité se caractérisent en outre souvent par l’attrait et le rejet. Saverio Tomasella, psychanalyste, docteur en sciences, a écrit un ouvrage dans lequel il explore les réalités des abandons réels ou craints, et leurs multiples conséquences : absences, angoisses, dépendances, dépressions, hontes, ainsi que toutes les défenses qui permettent de les occulter, de les maîtriser.
Les remèdes
La personne qui a peur d’être abandonnée ou jugée, va parfois, devant les autres, éviter de s’affirmer, de dire ce qu’elle pense, de dire qu’elle a une autre opinion, d’autres croyances, ou encore qu’elle aime d’autres activités.
Elle finira donc par vivre une vie qui n’est pas tout à fait la sienne parce qu’elle n’est pas capable de se montrer telle qu’elle est, trop emplie de la peur d’être abandonnée et/ou rejetée.
Pour guérir, il faut –très souvent- aller à la rencontre de la première douleur, cette douleur originelle, avec la nécessité de la reconnaître pour mieux se comprendre. En effet, fréquemment, les « abandonniques » sont remplis de colère qui n’a pas pu s’exprimer : ainsi, plus la blessure d’abandon est grande, plus il s’avère nécessaire d’être aidé(e ) pour surmonter les conséquences engendrées par cette peur d’être abandonné(e ).
Pour ce faire, il vous est possible de prendre contact avec moi afin que vous puissiez démarrer un accompagnement thérapeutique et ainsi, reprendre le pouvoir d’agir sur votre vie, vos sentiments et vos émotions.
Il existe plusieurs techniques dans la psychothérapie, toutes ont les objectifs suivants :
- gagner en confiance en soi et croire en ses qualités,
- apprendre à aimer la solitude et ainsi réguler les émotions,
- se revaloriser et améliorer l’image de soi,
- apprendre à mieux gérer ses émotions
- avoir confiance en l’autre et en ses sentiments
- compter sur son entourage
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