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Refuser les violences de tout ordre

REFUSER LES VIOLENCES DE TOUT ORDRE …. 

Les différentes formes de violences

LES VIOLENCES CONJUGALES REVÊTENT DES FORMES MULTIPLES QUI PERMETTENT À L’AGRESSEUR D’ADAPTER SES STRATÉGIES DE CONTRÔLE.

Les formes de violence qu’il utilisera peuvent se cumuler, s’imbriquer selon l’environnement et les réactions de sa partenaire. Ces violences sont sanctionnées par la loi et peuvent faire l’objet d’un certificat médical descriptif avec définition d’une Incapacité Temporaire de Travail. Ce document est essentiel dans le parcours judiciaire de la victime.

Il est recommandé au lecteur (trice) de cet article de se connecter sur les sites ci-dessous qui permettent d’obtenir davantage de précisions sur le sujet à la fois pour se documenter et se défendre :

  1. www.vos-droits.justice.gouv.fr
  2. www.institutdevictimologie.fr
  3. www.fredetmarie.be

LES VIOLENCES PSYCHOLOGIQUES

Sont des violences insidieuses, permanentes qui causent des dégâts émotionnels importants, diminuent l’estime de soi et peuvent plonger la victime en état dépressif voire suicidaire. Il s’agit de violences asymétriques où l’agresseur estime que son comportement est justifié par l’incompétence ou le comportement (réel ou supposé) de sa compagne. La jalousie, le contrôle des déplacements en font partie. Ces méthodes entraînent un transfert de responsabilité sur la victime qui finit par se croire responsable du déclenchement des violences. L’isolement progressif de la victime augmente sa fragilité face aux violences psychologiques.

« La violence psychologique peut aussi exister séparément ou n’être qu’un préalable à la violence physique. C’est une violence faite d’attitudes ou de propos humiliants, dénigrants, méprisants, de menaces ou de chantage. Cette violence insidieuse se poursuit sur une période souvent très longue. Par un phénomène d’emprise, la victime subit les pires avanies pendant des années, cherchant parfois même des excuses à son partenaire.» (Professeur M. Debout Chef du service de Médecine Légale du CHU de Saint Etienne – Réalités n° 90 – Publication de l’UNAF – juin 2010).

Il s’agit d’une stratégie globale d’emprise, d’isolement et de déstabilisation de la victime (rupture avec le réseau amical, familial, professionnel de la victime). Le conjoint s’est littéralement approprié sa conjointe qui doit se conformer à ses exigences tout en sachant qu’elle aura toujours tort quoi qu’elle fasse. Chaque crise est l’occasion de vérifier la possession et la soumission à l’autre. C’est une véritable entreprise de destruction de l’autre qui est à l’œuvre. Les violences psychologiques sont présentes dans toutes les situations de violence conjugale et «préparent» en quelque sorte la victime à « accepter » les autres formes de violence.

« J’ai longtemps cru que la violence conjugale ne me concernait pas, parce que mon mari ne me battait pas, mais, en fait, j’étais si soumise qu’il n’avait pas besoin de me frapper pour que je fasse ses quatre volontés. La violence physique n’est apparue que quand j’ai commencé à résister ». (Marie-France Hirigoyen, Docteure en médecine, spécialisée en psychiatrie – extrait de l’ouvrage « Femmes sous emprise, Les ressorts de la violence dans le couple »- édition Oh ! – 2005).

LES VIOLENCES VERBALES

Sont utilisées par l’agresseur pour contrôler, déstabiliser, humilier et détruire sa conjointe. Les mots expriment des reproches, critiques, humiliations, menaces envers la femme et/ou les enfants… Quel que soit le ton utilisé, l’agresseur cherche à effrayer, mettre mal à l’aise sa victime : cris, ton brusque, silences, insultes, interruption de l’autre quand elle s’exprime, reproches à l’autre de parler.

« Quand il m’injurie, c’est comme s’il me rouait de coups. Ça me laisse sonnée, malade physiquement, K.-O ».Marie-France Hirigoyen, Docteure en médecine, spécialisée en psychiatrie – extrait de l’ouvrage « Femmes sous emprise, Les ressorts de la violence dans le couple »- édition Oh ! – 2005).

« Les paroles ça reste, le plus dur à encaisser ce sont les paroles, je les ai dans la tête les paroles. » (MIPROF – extrait du court métrage de formation Anna – 2013).

LES VIOLENCES PHYSIQUES

Sont les plus repérables car elles peuvent laisser des traces visibles. Elles correspondent à toute action qui met en danger l’intégrité physique ou la santé corporelle de la victime.

« Les violences physiques ne sont jamais isolées. Elles sont accompagnées d’injures, de menaces, de pression, de négation de la victime en tant que personne respectable et précèdent le plus souvent des rapports sexuels forcés.»(Professeur M. Debout Chef du service de Médecine Légale du CHU de Saint Etienne – Réalités n° 90 – Publication de l’UNAF – juin 2010).

« La violence physique inclut une large gamme de sévices qui peuvent aller d’une simple bousculade à l’homicide : pincements, gifles, coups de poing, coups de pied, tentatives de strangulation, morsures, brûlures, bras tordus, agression avec une arme blanche ou une arme à feu. … La séquestration n’est pas à exclure. … Beaucoup de coups visent le ventre lorsque la femme est enceinte. » (Marie-France Hirigoyen, Docteure en médecine, spécialisée en psychiatrie – extrait de l’ouvrage « Femmes sous emprise, Les ressorts de la violence dans le couple »- édition Oh ! – 2005).

« J’ai vécu avec un homme qui a levé la main sur moi et sur mon fils. Au début, j’étais très jeune et très amoureuse, j’ai même abandonné mes études tellement j’étais amoureuse. La violence est venue progressivement, toujours pour des conneries … Je recevais une claque ou des coups de poing dans le ventre, ou alors il m’allongeait et il m’étranglait en m’obligeant à demander pardon. ». (Catherine Cabrol – extrait de l’ouvrage « Blessures de femmes » – édition Atlantica – 2009

LES VIOLENCES SEXUELLES

Ce sont des violences physiques et psychologiques peu exprimées car elles restent taboues.

« C’est la forme de violence dont les femmes ont le plus de mal à parler et pourtant elle est très souvent présente. La violence sexuelle comprend un spectre très large allant du harcèlement sexuel à l’exploitation sexuelle, en passant par le viol conjugal. Ce peut être obliger quelqu’un à des activités sexuelles dangereuses ou dégradantes, à des mises en scène déplaisantes, mais le plus souvent il s’agit simplement d’obliger une personne à une relation sexuelle non désirée, soit par la suggestion (tu es bien pudibonde !), soit par la menace».(Marie-France Hirigoyen, Docteure en médecine, spécialisée en psychiatrie – extrait de l’ouvrage « Femmes sous emprise, Les ressorts de la violence dans le couple »- édition Oh ! – 2005).

Ces violences, dont le viol conjugal, sont sanctionnées par la loi. La difficulté réside dans la prise de conscience des victimes de subir des relations sexuelles imposées et de le prouver.

« Pendant vingt ans, j’ai subi un homme violent, pervers, destructeur. Aux violences verbales et physiques s’ajoutaient les rapports sexuels « consentis » à coups de poing. Un travail de destruction porté à son paroxysme. J’en ai parlé, n’ai rien caché, pour revivre, la tête haute ».(extrait de l’ouvrage de Clémentine Autain « Elles se manifestent, Viol 100 femmes témoignent » édition DonQuichotte – 2013)

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